PRÉSENTATION DES LECTURES 2018 - La Lectrice


JANVIER 2018,  La Fille poilue, de Nancy Huston, éditions du Chemin de fer, 2016.   


Nancy Huston est une femme de lettres franco-canadienne qui vit en France depuis les années 70 où elle a participé au mouvement féministe et a publié dans des revues comme Sorcières, Histoires d’elles et Les Cahiers du Grif.
Dans ce petit conte pour adultes, conte à rebours, haut en couleur, un peu farfelu et aux multiples rebondissements, elle se joue des codes du genre et de la bienséance, maniant allègrement humour et jeux de mots. Le texte est accompagné par les illustrations de Guy Oberson.

FÉVRIER 2018,  La Jument de Socrate, d’Elisabeth Laureau-Daull, éditions du Sonneur, mars 2017.

Grâce à Elisabeth Laureau-Daull nous faisons connaissance avec Xanthippe (dont le nom signifie « jument jaune »), la bouillonnante épouse de Socrate, le philosophe grec. Ce dernier vient d’être condamné à boire la ciguë, Xanthippe ne peut se résoudre à perdre son époux, elle cherche à sortir Socrate de ce mauvais pas, arpente les rues d’Athènes en râlant, en vitupérant contre les prétendus amis de son mari qui se soumettent à la décision des juges sans protester, en se rebellant contre sa condition de femme (elle est très peu fière de ses trois maternités) et aussi, avec émotion, se souvient… de sa propre mère, Amycla, de ses relations avec son époux, de leurs échanges. Tout cela est rapporté avec humour et vivacité dans un ouvrage qui mêle histoire et fiction, les pensées, les réflexions et les questionnnements de Xanthippe sur la condition des femmes paraissant bien proches des nôtres, malgré les siècles écoulés…




 MARS 2018, Nina par hasard, de Michèle Lesbre, Sabine Wiespieser éditeur, 2010.


 Michèle Lesbre est née en 1939, elle a été institutrice, directrice d’école maternelle et écrit depuis 1995. Ses romans ont été couronnés par de nombreux prix.
Nina vit et travaille à Roubaix, où elle est coiffeuse ; elle vit avec sa mère, Suzy, qui, elle, travaille à l’usine, dans une des dernières filatures de la ville. Dans ce récit de quatre journées vécues par Nina, le livre dépeint, à travers le regard de Suzy, le nord de la France, son âpreté, mais aussi sa solidarité, ses habitants, les gens simples, les femmes plus particulièrement, les ouvrières et leur vie au sein de l’usine, leur combat quotidien, leurs difficultés, leurs rêves, leur soif et leur recherche de bonheur.





AVRIL 2018, La Fille à lèvre d’orange, de France Huser, Gallimard, 2006.

France Huser est une critique d’art et romancière française née en 1939. Dans La Fille à lèvre d’orange, elle raconte le quotidien tragique de Jeanne Hébuterne et de son compagnon, le peintre Modigliani, pendant les trois derniers mois de leur vie, sous la forme d’un journal imaginaire tenu par Jeanne du début d’octobre 1919 (elle avait rencontré Modigliani à l’âge de 19 ans en 1917) jusqu’au lendemain de la mort du peintre, le 24 janvier 1920. À ce moment-là Jeanne et Modigliani ont déjà une petite fille, Giovanna, placée en nourrice et Jeanne est enceinte d’un deuxième enfant. Le peintre meurt le samedi 24 janvier 1920 et Jeanne se suicide deux jours après, le 26 janvier, en se jetant de la fenêtre de l’appartement de ses parents.





MAI 2018, Les Bijoux bleus, de Katharina Winkler, traduction de Pierrick Steunou, Actes Sud, 2017.

C’est le premier roman de Katharina Winkler, née à Vienne en 1979 et qui vit aujourd’hui à Berlin. Pour cet ouvrage, elle a reçu notamment le prix Mara-Cassens en Allemagne et le prix du Premier Roman étranger en France. Inspiré de l’histoire vraie d’une famille turque émigrée en Allemagne, il retrace plus précisément la vie de Filiz Sahin, la mère, de ses rêves de petite fille à sa condition bouleversante d’épouse battue en Turquie et en Allemagne jusqu’à sa prise en charge, et celle de ses enfants, par les services sociaux et sa libération ; une histoire violente, donc, mais portée, dans un contraste saisissant, par un style particulier, puissant, imagé et souvent très poétique.









JUIN 2018, Otages intimes, de Jeanne Benameur, Actes Sud, 2015.

Jeanne Benameur est une écrivaine française née en 1952 d’un père algérien et d’une mère italienne. Elle sera professeure de lettres avant de se consacrer totalement à l’écriture à partir de 2001 et ses textes embrassent un champ très vaste, de la poésie à la littérature générale pour la jeunesse et les adultes. Par ailleurs, elle s’investit beaucoup dans l’animation d’ateliers d’écriture.
Ici, elle relate la libération d’un photographe, ses questionnements après l’épreuve, les retrouvailles avec ses proches, sa famille et ses ami·e·s, et pose la question de la définition de la liberté pour tous les protagonistes.


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