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Backlash ! Attention Backlash !!!!
BACKLASH, BACKLASH.....Ce mot résonne de plus en plus comme une claque dans le monde féministe. Il signifie « régression après une avancée » ou « contrecoup » et des évènements récents nous confirme que ce baklash est en cours et qu'il est redoutable.
J'ai trouvé un éclairage intéressant dans le Télérama du 10
mai dernier dans le dossier « après #MeToo, le backlash ; les droits des femmes
attaqués » qui m'a permis de le mesurer. J'avais déjà un ressenti
désagréable, il a été plus que confirmé ; ce qui m'a déjà vraiment mis en
colère est la dernière réforme des retraites en France qui de nouveau pénalise
les femmes. Malgré #Me Too, malgré des prises de conscience sur la situation
des femmes en général et en France en particulier, une loi paupérise
volontairement des millions de femmes. Dans le même temps, on parle d'inscrire
le droit à l'avortement dans la Constitution pour que ce qui se passe aux
USA ne puisse se produire en France. On
se demande bien si ce sera possible !!! Car en y regardant de plus près,
en associant toutes les informations qui nous arrivent les unes après les
autres, je suis bien obligée de constater que ce mouvement de fonds est
délibérément construit pour détruire notre objectif d'égalité et de justice.
#Me Too n'a toujours pas eu tous les résultats escomptés. Il faut dire que nous
partons de loin ! La journaliste Juliette Cerf énumère tous ces événements
qui, réunis, stupéfient par leur violence, notamment pendant ces derniers douze
mois : la révocation de l'arrêt Roe vs Wade qui accordait le droit
d'avortement aux Etats-Unis, le décret hongrois obligeant les femmes à écouter
le cœur du fœtus avant d'avorter, le registre dans lequel les médecins polonais
sont obligés d'inscrire le nom de toute femme enceinte, la politique talibane
de plus en plus destructrice contre les femmes afghanes, la répression
irannienne contre le mouvement « femme, vie, liberté », la politique
de la présidente italienne Meloni qui, d'ailleurs se fait appeler « il
presidente » ; elle veut réduire la fonction des femmes à celle de
mère, etc.
Ce concept de Backlash n'est pas récent ; il date de
1991, développé dans un livre de Susan Faludi : « Backlash, la
guerre froide contre les femmes » traduit maintenant aux éditions Des
Femmes. Il analyse le retour conservateur
qu'a provoqué la politique de Reagan aux USA ; l'autrice explique
que la légalisation du droit à l'avortement en 1973 avait entraîné une
puissante contre-offensive pour annihiler les droits des femmes, émanant de la
nouvelle droite alliée aux réseaux évangéliques très implantés chez les
Républicains américains.
À l'ONU, le secrétaire général Antonio Guterres a constaté lors de l'ouverture le 6 mars dernier de la session concernant la commission de la condition de la femme : « les progrès réalisés depuis des décennies s'évanouissent sous nos yeux. L'égalité des genres est un horizon de plus en plus lointain. ONU Femmes estime qu'au rythme actuel il faudra attendre trois cents ans avant de l'atteindre (…) Le patriarcat contre-attaque. Mais nous ripostons ! »
Nous allons faire une pause musicale avec Tina Turner qui est une nana qui m'impressionne beaucoup. Elle vient de nous quitter mais laisse un héritage musical de OUF ! Elle a aussi connu les affres des violences conjugales qu'elle a réussies à combattre. Et j'ai choisi : « A fool in love ». Quelques paroles : « il me fait sourire, je devrais avoir honte ; il me fait rire, alors que mon cœur saigne, je dois être stupide cat je fais tout ce qu'il me demande. »
Comment en est-on arrivé là ?
Le patriarcat NE PEUT envisager un instant de perdre le contrôle et pour ce système basé sur le pouvoir et la domination, l'égalité des sexes serait une défaite. Aussi #Me Too a été un marqueur qui le fait réagir à la puissance 100, 1000. Beaucoup d'hommes ne veulent pas être égaux aux femmes et ils sont décidés à imposer encore et toujours leur vision du monde qui pourtant a montré ses limites ; en terme d'humanité, le patriarcat tue des millions de femmes par les violences qu'il génère, les conditions de vie qu'il impose, les injustices dont il pense profiter : une femme meurt toutes les neuf minutes pendant un avortement non sécurisé dans le monde. Le problème est que cette violence fait partie de la stratégie de ce système, ce qui explique que les mesures prises sont complètement insuffisantes si les mentalités ne changent pas.
Vous vous souvenez de ma tribune concernant les réseaux
sociaux dans laquelle je décrivais la prise en main massive des sites
masculinistes qui ainsi peuvent diffuser leurs pensées misogynes avec une
terrible efficacité surtout lorsqu'ils s'appuient sur des faits divers, par
essence, très suivis. Et l'histoire du procès ultra-médiatique de Amber Head et
de son ex, Johnny Depp qu'elle accuse de violences conjugales et lui de
diffamation a été l'occasion pour eux de toucher des millions de jeunes en prenant
fait et cause pour l'homme et en utilisant tous les moyens possibles
(humiliations, fake-news, vidéos détournées...) contre la femme.
Les algorithmes qui gèrent industriellement les contenus de ces réseaux sont profilés pour promouvoir ces idées hétéro normées et ne pas diffuser les concepts féministes. Ils sont au main de personnes extrêmement riches, dont les richesses sont parfois supérieures à celles de certains états, et qui pèsent de tout leur poids sur la marche du monde. Les « maîtres » de ces networks sont donc tous masculins, très riches et imposent leurs visions machistes dans tous les domaines. Leur offensive est d'une extrême violence contre l'égalité des droits. Nous connaissons toutes et tous les noms de Elon Musk, Bernard Arnault, Jeff Bezos et les patrons des réseaux sociaux ( Larry Page pour Google, Bill Gates pour Microsoft, Mark Zuckerberg pour Facebook-Meta, etc.)
Féministes tant qu’il le faudra
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