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Riot
grrrls #2
Comment
ça a commencé ?
Kathleen Hanna, rebelle punk et féministe. Ce 2e épisode consacré aux Riot Grrrls suit la trajectoire d’une de celles qui ont lancé ce mouvement avec son groupe Bikini Kill.
Accords et à cris continue son exploration du temps musical, rebelle et féministe des riot grrrls, avec Kathleen Hanna, la chanteuse du groupe Bikini kill, à l'occasion de la sortie de son autobiographie en mai 2024 : Rebel girl, my life as a feminist punk, ma vie de punk féministe. Accords et à cris, c'est parti.
Bikini Kill – Rebel girl
"Je suis celle par qui vos cauchemars prennent vie, je suis celle qu'on ne peut pas bâillonner, personne ne peut me faire taire, je vais dire à tout le monde ce que tu m'as fait, au milieu de la nuit chez moi, non je ne rêvais pas, c'est comme ça que le cauchemar a pris vie, je ne me tairai pas, je ne vais pas la fermer je vais le dire à tout le monde !..." a dit K Hanna en 1991;
Sonic youth Hyperstation
A la fin des années 80, Kathleen Hanna hurle sa douleur et sa rébellion sur les scènes de spoken word des cafés d'Olympia, dans l'état de Washington aux Etats Unis. Depuis toute petite, elle aime monter sur scène, mais c'est la première fois qu' elle s'exprime en son nom.
Kathleen est née en 1968, dans une famille qu'elle qualifie de dysfonctionnelle. Elle adore sa mère, infirmière psy et féministe, se frite quotidiennement avec sa sœur et surtout, subit un père alcoolique et déplaisant.
A la fin du lycée, Kathleen part à Olympia pour intégrer l'université d'Evergreen, une université d'état alternative, réputée pour son progressisme, où elle entame des études de photo.
Alors que le Time Magazine titre en 1989 « le féminisme est-il mort ? » et que la pub sexiste fleurit, Kathleen détourne les images qu'elle trouve à la bibliothèque de la fac pour ses premiers tracts : une photo de jeune fille nue, à genoux, sous titrée « pretend you like it » « fais comme si tu aimais ça ».
En parallèle, Kathleen passe ses nuits à répondre au téléphone dans un groupe de soutien aux femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.
Alors qu'elle est en voyage à Seattle, elle rencontre la performeuse et poétesse féministe Kathy Acker, qui anime un atelier d'écriture, et c'est comme ça qu'elle se lance dans la musique. Elle le raconte dans le documentaire The punk singer.
"Jai découvert Kathy Acker, l'écrivaine américaine, et quand je suis allée à son atelier d'écriture elle m'a dit : pourquoi veux-tu écrire ? Et j'ai répondu : parce que personne ne m'a jamais écoutée et il y a des souffrances dont je veux parler. Et elle m'a dit : mais pourquoi fais-tu du spoken word ? Tu ferais mieux de faire partie d'un groupe, parce que personne ne va au spoken word alors que tout le monde va écouter des groupes. Alors, je suis rentrée et j'ai fait un groupe." Dit-elle dans une interview
Kelvinator – Viva Knievel
On vient d'écouter Kalvinator, un des titres du mini album du 2ème groupe de Kathleen Hanna, Viva Knievel, en français, « vive les coups de pied », sorti en 1990 sur le label Ultrasound records de Cindy Wolfe, la sœur jumelle d'Alison Wolfe, fondatrice du groupe riot grrrl Bratmobile.
Sur scène, entre les chansons, Kathleen parle du viol, des violences domestiques et régulièrement, le public masculin hurle : « ferme-là et chante ! ».
Kathleen, qui a elle-même été violée plusieurs fois, sait de quoi elle parle, et à la fin des concerts, les filles viennent la voir pour lui raconter ce qu'elles subissent. En Arizona, l'une d'elles lui raconte qu'elle a été violée par l'équipe de football de son lycée et que les garçons sont dans la salle. Les concerts de Viva Knievel se terminent le plus souvent par une séance de réconfort et de soutien.
Musicalement, Kathleen est fascinée par Kat Bjelland, la chanteuse et guitariste de Babes in Toyland, un groupe alternatif de Minneapolis. Kat Bjelland ressemble à une poupée barbie mais elle hurle des textes crus et directs. Babes in toyland, Bruise violet.
Babes in toyland - Bruise violet
En 1990, Kathleen Hanna fonde Bikini Kill avec Tobi Vail à la batterie, Kathi Wilcox à la basse et Billy Karren, un excellent guitariste punk et féministe.
Le nom du groupe vient de l'atoll de Bikini, dans les îles Marshall, le théâtre de 23 explosions de bombes nucléaires américaines, de 1946 à 1958, dont la population a purement et simplement été déportée.
Si les filles de Bikini kill manquent encore d'expérience musicale, leur engagement féministe et politique est puissant. Kathleen monte avec une amie, Victoria, un groupe de soutien aux jeunes adolescentes abusées sexuellement. c'est un succès parce que les filles se racontent et deviennent solidaires. Parallèlement, elle crée 2 fanzines à vendre pendant les concerts : Bikini kill, puis Girl power. Justement, L'appellation riot grrrls est née lors d'une réunion de travail sur un fanzine.
Alors que la scène punk explose aux USA, celle-ci reste ouvertement misogyne. Les garçons pogotent brutalement et piétinent les filles qui sont de fait reléguées au fond de la salle, d'ailleurs on les traite de « porte-manteaux ».
Alors Kathleen commence tous les concerts en disant aux filles de venir devant la scène, et aux garçons de filer au fond.
La chanson White boy débute par la voix d'un garçon qui parle du viol : « Je ne pense pas qu'il y ait de problème », dit-il, « c'est ce que veulent la plupart des filles, vu a façon dont elles s'habillent, ces salopes de rockeuses, c'est ce qu'elles veulent, même si elles prétendent le contraire »
Et Kathleen lui répond : « c'est dur de parler avec ta bite dans ma bouche, j'essaierai de crier de douleur un peu plus joliment la prochaine fois »
Bikini kill – White boy
Playlist :
Bikini Kill – Rebel girl / Pussy whipped, 1993 / Kill Rock Stars
Viva Knieval - Kalvinator / Viva Knieval, 1990 / Ultrasound records
Babes in toyland - Bruise violet / Fontanelle, 1992 / Southern Records
Bikini kill – White boy / Yeah Yeah Yeah Yeah, 1993 / Kill Rock Stars
Bikini kill – Finale / Reject all American, 1996 / Kill Rock Stars
Bikini Kill – Reject all American / Reject all American, 1996 / Kill Rock Stars
Fonds sonores :
Sonic youth The sprawl / Daydream Nation, 1988 / Enigma
Sonic youth Hyperstation / Daydream Nation, 1988 / Enigma
Ziur – Lacrymaturity / Eyeroll, 2023
Sonic youth eliminator jr / Daydream Nation, 1988 / Enigma
Fugazi Turkish disco / Instrument Soundtrack, 1999 / Dischord
liens :
Rebel girl, my life as a feminist punk, 2024, Kathleen Hanna : https://kathleenhannaofficial.com/book
Rebel girl, my life as a feminist punk, 2024, Kathleen Hanna : https://kathleenhannaofficial.com/book
The punk singer : https://www.dailymotion.com/video/x2fouhm
Podcast A&AC : http://meuh-productions.org/podcasts.html
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