9
mai 2022
Le
FRONT FÉMINISTE présente
un manifeste
cosigné par 58 associations et réseaux de 7 pays
LIBERTÉ
ÉGALITÉ FÉMINISME
Le féminisme est un engagement pour la justice, l’égalité et la dignité. Universaliste,
laïque et solidaire, il rassemble des femmes et des hommes qui, partout dans le
monde, combattent le patriarcat, système de violences et d’oppressions fondé
sur l’affirmation de la supériorité masculine.
Depuis des siècles, des
féministes agissent collectivement
—
pour l’égalité des femmes et des hommes, en droit et dans les faits
—
pour la liberté des êtres humains et la fin des
rapports de domination
—
pour l’adelphité, c’est-à-dire un idéal
associant fraternité et sororité.
NOUS, RESPONSABLES
D’ASSOCIATIONS FÉMINISTES,
affirmons le droit des femmes au
respect de leur corps sexué
et cosignons ce manifeste en
dix principes.
En effet, nous constatons
depuis le début du 21e siècle
—
la banalisation croissante de l’exploitation sexuelle de femmes et de
filles
—
l’effacement du mot « femme » et du concept de sexe par des
transactivistes qui agressent et menacent des féministes et des lesbiennes.
Nous dénonçons
—
la marchandisation des femmes par
la prostitution, la pornographie et la location d’utérus
—
la culture du viol, inhérente
au système patriarcal
—
le contrôle du corps et de
l’apparence des femmes
— l’effacement du sexe au profit du genre
Nous affirmons dix principes
1. La prostitution est une exploitation sexuelle machiste.
Il n'y a pas de droit à la
sexualité. Dans de nombreux pays, les clients-prostitueurs sont, selon la loi,
coupables d’un délit.
Une personne n’est ni une
chose ni une marchandise. Les réseaux mafieux et les proxénètes qui organisent
la traite d’êtres humains et exploitent la vulnérabilité de femmes et de filles
commettent des crimes. Le consentement à un acte sexuel venant d’une femme
exploitée lui est extorqué par la contrainte ou l’emprise. L’argent n’efface
pas la violence.
Les personnes en situation de handicap ne veulent pas acheter des actes
sexuels, même masqués sous l’appellation d’« assistance sexuelle »,
mais vivre dans une société plus ouverte et accessible, ce qui favorisera leur
vie sexuelle et affective.
2. La pornographie normalise des violences sexuelles infligées à des femmes
et à des enfants. Elle met en scène et propage massivement des images de prostitution,
relève de la culture du viol et conforte l’ordre machiste.
3. La gestation pour autrui, qu’elle se revendique ouvertement commerciale ou
prétendument « éthique », revient à louer l’utérus et la vie d’une femme, en
programmant la cession d’un·e enfant comme d’un objet, pour satisfaire le désir
de tiers commanditaires. Or un être humain ne peut faire l’objet d’un
commerce : c’est un principe fondamental du droit. Un désir ne crée pas un
droit. Il n’y a pas de droit à l’enfant.
4. Le viol a pour unique responsable le
violeur. La honte doit peser, non sur la victime, mais sur le coupable. Chercher des
excuses au violeur, c’est être complice.
5. Les violences du conjoint ne sont pas de l’amour. L’emprise masculine dans le
couple hétérosexuel relève de la possessivité et de la domination. On ne bat
pas par amour. On ne tue pas par amour.
6. Le respect du corps et de son intégrité est un droit. Les filles et les femmes
subissent contrôles et critiques de leur corps, trop gros ou trop maigre,
hypersexualisé ou contraint à être dissimulé. Les mutilations sexuelles sont
des crimes que l’obéissance à une tradition ne peut justifier.
7. Le voile islamique est une oppression sexiste. En Iran, en Afghanistan ou
en Arabie saoudite, des femmes qui refusent de le porter sont harcelées,
emprisonnées, fouettées, tuées. En Occident, des femmes subissent des pressions
de leur entourage pour le porter, d’autres le portent volontairement, ce qui n’en modifie pas le sens
discriminatoire ; pour autant, cela ne justifie pas des violences envers
des femmes voilées.
8. Le sexe relève de la nature, et le genre de la culture ; c’est l’association des deux qui constitue la personne. Le
sexe est une réalité biologique, inscrite dans chacune de nos cellules, avec de
multiples conséquences : production de gamètes, cycle menstruel féminin,
etc. Le genre, ou sexe social,
est une construction sociale et culturelle des rôles féminins et masculins qui
promeut l’infériorisation du
féminin et sa soumission au masculin.
9. Les « personnes
trans » ont droit au respect de leur choix. Elles-mêmes
doivent respecter les droits et les choix des femmes.
10. La mixité femmes-hommes est notre modèle de société. Néanmoins,
les femmes ont droit à des espaces non-mixtes dans certains cas : pour se
protéger de la violence masculine (toilettes, vestiaires, prisons ou refuges)
ou pour exprimer des souffrances (groupes de parole). La non-mixité peut aussi
être un choix politique (groupes féministes) ou de désir (rencontres entre
lesbiennes). Quant au sport, admettre des « femmes trans » dans des
compétitions féminines est inéquitable pour les femmes.
Des femmes et des filles cumulent
plusieurs oppressions,
de par leur origine ethnique, leur
couleur de peau, leur âge, leur apparence,
leur lesbianisme, leur pauvreté,
leur handicap, etc.
Toutes ont en commun d’être du sexe féminin.
Nous sommes solidaires avec elles.
Nous voulons un monde juste.
Liberté Égalité Féminisme
Lancé le 8 mars 2022 par les Chiennes de garde et
Zéromacho, ce manifeste du FRONT FÉMINISTE
est ouvert
à la signature d’autres associations : front.feministe@gmail.com
Au 9 mai 2022, le manifeste du FRONT FÉMINISTE est
cosigné par 58 associations
de 7 pays (Allemagne,
Belgique, Canada, Espagne, États-Unis, France et Italie)
B = Belgique ; CAN = Canada ; D = Allemagne ; E
= Espagne ; USA = États-Unis ;
F = France ; I = Italie
Pour certains collectifs
internationaux, il s’agit de la section française.
F L’Amazone, activistes féministes radicales
F Amicale du Nid
F Bagdam Espace lesbien, Toulouse
F Centre Évolutif Lilith
F CHANCEGAL
F Chiennes de garde
F 50-50 Magazine
F Coalition internationale pour l'abolition de la
maternité de substitution
F Collectif Féminicides par Compagnons ou Ex
F Collectif
Femmes sans voile d’Aubervilliers
B Collectif Laïcité Yallah
F Collectif Libertaire Anti-Sexiste
F Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des
femmes
E Comisión
para la Investigación de Malos Tratos a Mujeres
F Conseil national des femmes françaises
F CoRP Collectif pour le respect de la personne
I Corrente Rosa
F CQFD Lesbiennes féministes
F le CRI, association
abolitionniste de la prostitution
F Deep Green Resistance
F Encore féministes !
F Fédération Nationale Solidarité Femmes (73
associations en France)
E Feministas al
Congreso
F Femmes contre les
intégrismes
E Forum Femmes Journalistes Méditerranée
F Forum Femmes Méditerranée
F magazine Femmes ici et ailleurs
F Femmes libres,
émission sur Radio libertaire
F Femmes Monde
F Femmes pour le Dire,
Femmes pour Agir
F Femmes solidaires
D Frauen für Freiheit
F Genre & Cultures
D KOFRA
F Libres MarianneS
F Ligue des Femmes
Iraniennes
F Ligue du droit
international des femmes
D Mannheim gegen
Sexkauf
F Les Marianne de la diversité
F Mémoire traumatique et Victimologie
D Migrantinnen für
Säkularität und Selbstbestimmung
F Mouvement des femmes kurdes
B Observatoire
féministe des violences faites aux femmes
CAN Pour les droits des
femmes-Québec
USA The Phyllis Chesler Organization
F Planning Familial
94, association départementale
de Maisons-Alfort, Val-de-Marne
F 44 Vilaines Filles, association lesbienne
féministe
F Radical Girlsss
F Rebelles du genre
F Regards de femmes
F Remue Méninges Féministe, émission sur Radio libertaire
F Réseau des VigilantEs féministes universalistes et laïques
F Réseau féministe « Ruptures »
F Réussir l’égalité femmes-hommes
F La
révolution sera féministe, émission
de Radio Galère, Marseille
B Synergie Wallonie pour l’Egalité entre les
Femmes et les Hommes
F Women’s Declaration International - France
F collectif Ypomoni — Pour une approche éthique
des questions de genre
F Zéromacho —
Des hommes contre la prostitution et pour l’égalité femmes-hommes
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